Un arcus désigne une formation nuageuse horizontale et très basse, qui se propage à l'avant du courant descendant d'air froid d'une ou de plusieurs cellules orageuses (front de rafales).
Une averse désigne la survenue de précipitations d'origine convective, par défaut non orageuses, caractérisées par leur brièveté et leur soudaineté, et souvent leur forte intensité, en comparaison des pluies continues et généralement faibles associées au corps des perturbations.
Une cellule convective désigne un couple ascendance/subsidence, visuellement constitué autour d'une "tour" ou "colonne" convective (qui s'apparente ordinairement à un chou-fleur). Les orages se forment à partir de ces cellules convectives, lorsque celles-ci sont suffisamment vigoureuses pour déclencher la production de décharges électriques.
La convection désigne un transport vertical de chaleur et d'humidité dans l'atmosphère. Ces mouvements sont rendus possibles lorsque l'environnement est instable.
De tous les nuages observables, il est le seul capable de produire un orage. Toujours associé à des courants ascendants puissants, le Cumulonimbus s'étend verticalement sur 5 à 15 km d'épaisseur. Il est ordinairement issu du développement maximal d'un Cumulus, le nuage bien connu en forme de "chou-fleur". Le Cumulonimbus type possède une colonne d'air ascendant et un courant froid descendant, l'ensemble formant pour un observateur extérieur une masse nuageuse imposante, bouillonnante et surmontée d'un couvercle en forme d'enclume. Un gros Cumulonimbus ingère chaque seconde 700.000 tonnes d'air et précipite 4.000 tonnes de pluie et de grêle par seconde.
Tourbillon venteux de petites dimensions, qui se développe par temps chaud et ensoleillé, et qui est rendu visible par les poussières et les débris qu'il soulève du sol.
Décharge électrique se produisant au sein ou à l'extérieur d'un nuage orageux. Cette décharge peut être extra-nuageuse et frapper le sol (chute de foudre), mais la majeure partie de l'activité électrique d'un orage se produit à l'intérieur du nuage (éclairs intranuageux) ou d'un nuage à l'autre (éclairs internuageux). L'épaisseur moyenne du canal de foudre est estimée à 3 cm, pour un courant moyen de 30.000 A et une température de 30.000°C.
Partie supérieure aplatie d'un Cumulonimbus. L'enclume peut parfois s'étendre sur plus de 100 km de distance, depuis le coeur du Cumulonimbus.
Précipitations de glace d'un diamètre inférieur à 0,5 cm dans le cas du grésil (translucide), mais pouvant dans des cas extrêmes dépasser 7 à 8 cm dans le cas de la grêle (opaque). Les chutes de grêle peuvent parfois être extrêmement destructrices, autant sur la végétation que sur les habitations et les véhicules. De violentes chutes de grêle peuvent même être mortelles pour le bétail ou des enfants directement exposés à la chute des grêlons.
Abréviation de "gust front tornado", un gustnado désigne une tornade qui se développe sur un front de rafales. Les tornades de ce type sont brèves et de faible intensité. Visuellement, elles se limitent le plus souvent à un tourbillon de poussières et de petits débris, et ne sont généralement pas reliées à la base du nuage orageux sous lequel elles se développent. Même s'ils ne tiennent pas leur origine d'un mésocyclone, on peut parfois observer un ou plusieurs gustnados sous une supercellule, en périphérie lointaine du nuage-mur. Là aussi, leur formation se fait sur le front de rafale (avant ou arrière).
Zone de rotation au sein d'une colonne convective, d'un diamètre typique de 3 à 10 kilomètres. Cette rotation est ordinairement localisée sur le flanc arrière droit d'une supercellule (ou sur le flanc est d'une supercellule HP). La circulation atmosphérique induite par un mésocyclone est sensiblement plus large que celle de la tornade à laquelle, dans un certain nombre de cas, il donnera naissance. Au sens strict, un mésocyclone désigne une signature spécifique qui apparaît au radar Doppler et non un élément visuellement identifiable. Néanmoins, certains éléments visuels (stries, nuage-mur rotatif, ...) peuvent trahir sa présence.
Une supercellule est dite à moteur droit lorsqu'elle dévie sur la droite du flux moyen (cas le plus fréquent) ou à moteur gauche lorsqu'elle dévie sur la gauche par rapport au flux moyen.
Un nuage-mur désigne une base nuageuse localement surbaissée, sous un nuage convectif, le plus souvent un Cumulonimbus. Il positionne la zone d'alimentation principale de la cellule convective et témoigne de l'existence de forts courants ascendants. Un nuage-mur rotatif est ordinairement associé à une structure de type supercellulaire et c'est sous ce nuage-mur que se forment ordinairement les tornades.
Les orages monocellulaires "ordinaires" sont des orages à courte durée de vie, condamnés dès leur formation à une dissipation rapide. En effet, ce type d'orage dure généralement une demi-heure, au plus une heure, durant laquelle se succèdent trois phases : la phase de croissance, durant laquelle le Cumulus prend de l'ampleur et se développe en altitude ; la phase de maturité, durant laquelle le Cumulus, devenu Cumulonimbus, commence à former son enclume et, simultanément, constitue un courant descendant d'air plus froid en liaison avec le début des précipitations orageuses ; la phase de dissipation, durant laquelle l'orage ne parvient plus à s'alimenter en air chaud près du sol, en raison du refroidissement de l'air par les courants descendants. Un orage monocellulaire reste ainsi, dans sa forme la plus commune, un orage bref, souvent peu intense, qui se trouve rapidement asphyxié par son propre courant descendant d'air froid.
Les orages monocellulaires sont fréquents en été dans les situations de forte chaleur, notamment dans les régions de relief, où ils se déclenchent préférentiellement en fin d'après-midi ou en début de soirée. On peut également les rencontrer en plaine, où leur survenue est souvent liée à la présence d'éléments locaux favorables (présence d'un lac ou d'une zone de convergence des vents de surface). C'est également ce type de structure qui est majoritaire dans les orages de masses d'air froid (traîne active).
Un front de rafales se définit comme la limite avant du courant descendant froid qui s'échappe d'un nuage orageux. Dans un orage classique, cette limite concentre souvent les plus fortes rafales de vent.
Un sommet pénétrant désigné une protubérance en forme de dôme que l'on peut observer sur la partie supérieure de l'enclume d'un Cumulonimbus. Il indique la présence d'un courant ascendant particulièrement puissant, qui parvient à transpercer sur une petite épaisseur la tropopause. Dès lors, il signale un risque important d'orage violent. Les sommets pénétrants ont une durée de vie particulièrement longue lorsqu'ils sont associés aux orages supercellulaires. A l'inverse, des sommets pénétrants à formation puis à dissipation cyclique indiquent ordinairement la présence d'un orage à pulsations.
Un Splitting Storm (split), ou "orage dédoublé", désigne une cellule orageuse qui se scinde en deux. Chacune des deux cellules suit alors une trajectoire distincte de l'autre. L'une prend une trajectoire déviée sur la gauche du flux dominant (cellule à moteur gauche), et la seconde prend une trajectoire déviée sur la droite du flux dominant (cellule à moteur droit). La cellule à moteur gauche se déplace habituellement plus vite que la cellule à moteur droit. Le plus souvent, la cellule à moteur gauche tend à s'affaiblir et à se dissiper assez rapidement (seules certaines d'entre elles évoluent en supercellule à rotation anticyclonique) ; à l'inverse, la cellule à moteur droit évolue régulièrement en supercellule classique.
Un orage supercellulaire a en commun avec un monocellulaire ordinaire la présence d'une cellule convective unique et autonome. En revanche, contrairement au monocellulaire ordinaire dont la durée de vie est brève, la supercellule a pour particularité de pouvoir conserver une activité intense durant parfois plusieurs heures.
D'où provient cette longévité remarquable ? Il faut aller en chercher l'origine dans un décalage spatial entre le courant ascendant principal et le courant descendant d'air froid. Alors que ce courant froid descendant va venir se mêler au courant chaud ascendant dans un monocellulaire ordinaire (et donc asphyxier la convection), il présente dans le cas d'une supercellule un décalage qui, non seulement, permet à l'air chaud ascendant de ne pas subir le refroidissement du courant descendant, mais qui, en constituant un pseudo front froid, vient même dynamiser ces ascendances en favorisant le soulèvement de l'air chaud par un renforcement local de la convergence des flux près du sol. Ce décalage au sein d'une même cellule orageuse est rendu possible par l'inclinaison du courant ascendant, qui vient donc s'alimenter à une distance respectable de la zone où se produisent les précipitations liées au courant descendant d'air froid. Cet aspect caractéristique des supercellules est lié à la présence d'un profil de vent fortement cisaillé qui, d'une part, incline la colonne convective d'alimentation de l'orage et qui, d'autre part, transporte verticalement une vorticité primitivement d'axe horizontal générée par le cisaillement présent dans l'environnement. Ainsi, en plus d'être incliné, le courant ascendant d'une supercellule est rotatif, élément qui est visuellement très spectaculaire et qui trahit la présence d'un mésocyclone au sein de la colonne convective d'alimentation de l'orage. C'est la mise en évidence de cette rotation mésocyclonique de manière persistante (au moins 30 minutes) qui définit à lui seul la supercellule et qui la distingue de tous les autres types d'orages. Elle se manifeste sur un radar Doppler de manière très évidente par la juxtaposition de vents de directions contraires dans la zone d'ascendance de l'orage ; sur un radar classique à balayage horizontal, la supercellule se distingue par la présence d'un écho en crochet sur le flanc sud-est de l'orage.
Une tornade/trombe est un violent tourbillon de vent d'axe vertical, semblable à un entonnoir qui relie le sol à la base d'un nuage cumuliforme (Cumulonimbus), et qui se manifeste sous la forme d'une colonne d'air en rotation, ordinairement rendue visible par la condensation de la vapeur d'eau en son sein et par les débris soulevés par le vent.
Les tornades s'accompagnent d'un bruit souvent comparé à celui d'un réacteur, d'un hélicoptère volant en rase-motte, ou du bruit que l'on entend dans une voiture roulant à vive allure avec les fenêtres ouvertes.
Contrairement à idée répandue, les tornades ne sont pas un phénomène rare en France. L'Europe de l'ouest, les Etats-Unis et l'Australie sont les régions du globe les plus fréquemment frappées par les tornades, et la France ne fait pas exception au sein du continent européen, bien au contraire. Les statistiques et estimations récentes montrent qu'une quarantaine de tornades se forment chaque année en France, soit environ une tous les dix jours.
Certes, les Etats-Unis enregistrent en moyenne 1500 tornades par an. Mais le territoire américain est 14 fois plus grand que la France. Si la fréquence au kilomètre carré est donc supérieure en moyenne aux Etats-Unis, la fréquence des tornades en France est loin d'être négligeable et il ne se passe pas une année sans que des dégâts importants soient infligés par une tornade en un ou plusieurs points de notre territoire.
Il convient ici de tordre le cou à l'expression passe-partout "mini-tornade". Cette dénomination, qui n'a aucune signification météorologique, est abusivement employée pour désigner des vents violents de toutes natures. On y mêle sans distinction les rafales descendantes, les tempêtes et les tornades. Il s'agit d'un abus de langage dommageable, dans la mesure où d'une part il nuit à l'éducation du public en introduisant une lexicologie fantaisiste, et où d'autre part il met sur le même plan des phénomènes météorologiques qui répondent à des processus totalement différents.
Phénomène tourbillonnaire se présentant sous la forme d'un entonnoir touchant une surface d'eau (mer, lac...). Les trombes se rencontrent sous les Cumulus ou sous les Cumulonimbus dans certaines conditions d'instabilité et de cisaillement. Une trombe marine est ordinairement moins puissante que la tornade, sa cousine terrestre.
Par le passé, le terme "trombe" était générique et désignait autant ce que l'on appelle trombe aujourd'hui (on parlait alors de "trombe marine") que ce que l'on appelle tornade aujourd'hui (on parlait alors de "trombe terrestre").
Entonnoir visible sous la base d'un nuage de type Cumulus ou Cumulonimbus. Un tuba devient une tornade si l'entonnoir touche le sol ou si des poussières et des débris sont soulevés du sol.
source : Thibault Cormier / www.cielsauvage.fr KERAUNOS / Observatoire Français des Tornades et des Orages Violents / www.keraunos.org
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